Essai : Renault Clio RS : Et votre coeur bat…plus fort!

Commercialisée depuis l’an passé, la Nouvelle Clio RS n’a, au début, pas fait l’unanimité. La raison? Le constructeur a choisi de ne la commercialiser qu’en berline 5 portes et avec une boite automatique robotisée à double embrayage EDC. Un crime de lèse majesté pour les puristes, accros à l’efficace Clio 3 RS, sa boite manuelle et son coupleux moteur 2.0. Objectif pour Renault? Conserver les sensations d’une citadine sportive tout en la rendant plus facilement utilisable au quotidien. Et les chiffres semblent donner raison au Losange puisque le constructeur a annoncé récemment devoir augmenter la production pour répondre à la demande. Ses performances, la Clio les fait ressentir à travers sa plastique et les revendique avec son claim publicitaire qui promet de faire battre notre coeur. Slogan bien choisi ou promesse exagérée? On a passé quelques jours en Nouvelle Clio RS pour le vérifier. Verdict.

Et votre coeur bat… plus fort!

Puisque la législation française interdit désormais aux constructeurs de vanter les qualités sportives de leur modèle en publicité –ou plutôt impose des contraintes drastiques qui en décourage plus d’un-, Renault fait subtilement la promotion de la Clio RS à travers un spot pour la famille Clio. Néanmoins, on y reconnait bien une Clio RS qui faire rougir les rues et monuments de Paris avec ce claim “Et votre coeur bat plus fort”.

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Très réussi, ce spot est assez évocateur. D’abord, il met parfaitement en avant les lignes sculpturales de la Clio RS. Mais il vante aussi un certain plaisir de conduire très loin du greenwashing ambiant de ces dernières années chez Renault. Bref, une bonne pub jusqu’au claim qui se colore de rouge de façon marquante. Voilà qui donne envie de vérifier si, à la conduite de cette Clio RS, mon coeur va battre plus fort. C’est parti!

Premières palpitations… statiques!

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Première création de série du designer Laurens van den Acker (si l’on excepte le restylage de la Twingo 2), la Clio marque le renouveau esthétique de Renault. Et c’est vrai qu’à première vue, la Clio dégage une réelle prestance. Le coup de crayon est élancé et le design a primé sur tout le reste, comme nous le confiait son Chef de Produit au Mondial 2012 (relire ici). La version RS y ajoute quelques artifices esthétiques supplémentaires afin de se démarquer : le bouclier avant se dote d’une lame comme sur les F1 et de feux de jour à LED spécifiques intégrés. A l’arrière, Renault complète le style avec un becquet, un diffuseur et une prometteuse double sortie d’échappement. Enfin, le style est agréablement achevé avec des jantes de 18 pouces spécifiques signées RS. Chanceux, mon modèle d’essai est équipé du pack Cup qui, outre un châssis Cup plus sportif qui abaisse l’auto de 3 mm, offre notamment des jantes alu noires et des étriers de frein rouge. Ajoutez à cela que ma Clio RS d’essai se pare de la couleur emblématique des véhicules Renault Sport, le Jaune Sirius. Voilà une Clio qui ne laisse pas indifférent… et ne passe pas inaperçu. Bon point, elle ne fait pas du tout dans le “tuning” comme c’est trop souvent le ças des berlines déguisées en sportives. Sa personnalisation reste sage tout en la rendant encore plus désirable et, j’ai pu le constater tout au long de l’essai, attire la sympathie. Bref, en prenant les clés de ma Clio RS, mon coeur commence à battre un peu plus fort. On continue!

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Un intérieur un peu moins sport…

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Si votre coeur s’accélère en pénétrant dans l’habitacle, ça sera peut-être par l’étonnement que le mobilier peut susciter. Je ne serai pas le premier ni le dernier à dire et le regretter mais Renault n’a pas autant soigné l’intérieur que le reste de la voiture. Hormis un valorisant plastique sur le haut de la planche de bord, vous ne trouverez à bord que des plastiques durs. Ca ne respire par la qualité mais plutôt l’économie et c’est clairement dommage. Dans cette version RS, la Clio essaie de se rattraper un peu avec des touches de couleur orange -qu’on aurait préféré jaune pour rappeler la carrosserie-, des sièges baquets au maintien correct et quelques touches d’aluminium sur le pédalier. C’est un peu mince point de vue personnalisation, pourtant l’un des atouts de la Clio “normale”… Mais notre RS compense un peu en faisant le plein d’équipements pour vous faciliter le quotidien. On appréciera par exemple la clim auto, la tablette multimédia R-Link – un système bien plus efficace que celui qui équipe les Peugeot et les Citroën!-, la navigation avec même une application Coyote qui nous signale “les zones dangereuses”. Utile au volant d’une sportive! La Clio RS conserve aussi les qualités de la Clio à savoir une bonne habitabilité et un coffre accueillant de 300 litres! Terminons sur un bon point : si la présentation n’est pas à l’avenant, la finition n’appelle cependant pas à la critique. Bref, ça semble fait pour durer, et c’est tant mieux!

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Premiers tours de roue…

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Le début du parcours commence par une sortie de Paris… et ses bouchons. De quoi mettre à l’épreuve la souplesse du moteur à bas régime et la tant décriée boite EDC. Comme toute boite intelligente, elle mérite un double temps d’adaptation. D’abord, vous devez comprendre son fonctionnement et ses réactions. Puis elle doit elle s’adapter à votre style de conduite. Aussi, après quelques à-coups et non passage de rapports qui font monter la petite dans les régimes de manière inutile, on apprivoise cette boite et on choisit de ne pas jouer des palettes mais de la laisser faire. Elle passera donc vite les rapports six vous avez une conduite relâchée tandis qu’elle les retardera si elle sent que vous voulez la titiller. Les bouchons donnent aussi l’occasion de faire joujou avec le R-Sound, une application qui permet de modifier artificiellement le son émis par la voiture pour qu’elle se transforme tour à tour en Alpine, Clio V6 ou Nissan GT-R. Sympa 5 minutes, lassant et inutile à la longue! Lancée sur l’autoroute, notre RS se comporte également à merveille. Au péage, une forte pression sur l’accélérateur la fera vrombir un bon coup… mais laissera aussi les autres voitures sur place! On appréciera alors la souplesse de conduite et l’insonorisation plutôt soignée du modèle. Clio RS s’est donc civilisée…Mon coeur bat-il plus fort? Pas pour le moment… Mais ce n’est que le début?

RS Drive ou la magie du sorcier!

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Mon périple se poursuit sur des petites routes de campagne, et on apprécie alors vraiment les qualités de son châssis. La voiture est rivée au sol. Les équipes de Renault Sport connaissent leur métier et ont parfaitement retravaillé les trains roulants de la petite Renault avec des amortisseurs et une barre anti-roulis spécifiques. Dotée en plus d’un châssis Cup, la Clio RS se montre bien plus rigide (15% de plus) tandis que sa direction devient plus directe afin de vous renvoyer un meilleur ressenti de la route. La Clio RS enchaine les lacets avec une aisance déconcertante qui donne envie de la pousser toujours plus. D’ailleurs, le moteur 1.6 de 200 se montre convaincant, ne rechignant pas à monter dans les tours et relancer sur un filet de gaz. Bémol, la boite EDC se montre parfois un peu lente…Mais c’est parce que Renault Sport nous a réservé une petite surprise. Située entre les sièges, la petite touche “RS Drive” ne paye pas de mine. Mais appuyer dessus vous procurera un plaisir décuplé! La polyvalente Clio RS se transforme alors en efficace petite bombinette tout en étant très différente de sa principale concurrente, la Peugeot 208 GTi (essai ici). Et c’est toujours sur des petites routes de campagne (dont quelques portions fermées afin de pouvoir la tester comme il se doit) qu’on emmène la Clio RS. Un petit témoin Renault Sport s’illumine alors en vert au tableau de bord. La sonorité du 1.6 se fait aussi plus présente dans l’habitacle afin de vous mettre en condition. Et les aides électroniques interviennent plus tard tandis que la boite EDC se fait bien plus réactive –passage de vitesse en 150 ms!– Dans cette configuration, il convient de “jouer des palettes” pour prendre un maximum de plaisir. D’ailleurs, le témoin lumineux change de couleurs (vert puis jaune et enfin rouge) pour vous indiquer le bon moment pour changer de rapport. Et si jamais vous ne changez pas de rapport, un ultime bruit retentit au dernier moment pour vous rappeler qu’il est temps! Rassurez-vous, la boite EDC reprendra aussi les commandes si vous vous acharnez à ne pas les passer… Même avec un ESP plus tardif, la Clio RS tient le pavé et son train arrière devient agréablement joueur tout en continuant d’enchainer les virages avec une facilité déconcertante. Les premiers sourires apparaissent et les relances efficaces génèrent un agréable bruit (à l’intérieur comme à l’extérieur) qui vous donnera vos premiers frissons.

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Mais la Clio RS vous a aussi réservé une ultime surprise sportive : le mode RACE. Fini le sport, place à la course. Pour l’activer, nul besoin d’un second bouton. Activez une seconde fois le bouton RS Drive en étant, au préalable, passer en mode manuel pour les vitesses. Pour mieux vous mettre en condition, il convient de le découvrir en réalisant  un départ arrêté à la façon Clio RS avec le Launch Control. Pour cela, tirer les palettes vers vous tout en gardant le pied sur le frein. Le témoin RS clignote et, en appuyant sur l’accélérateur, la voiture se cale automatiquement au  régime moteur de 2500 tr/min. Lâchez les freins… et c’est parti pour un joli patinage des roues avant un départ en trombe! Amusant… et ça fait fureur! Ensuite, c’est parti pour la course : cette fois, le bip de passage des rapports se fait bien plus présent et toutes les aides électroniques sont déconnectées. De quoi tester une nouvelle fois les excellentes qualités du châssis avec un arrière qui glisse pour se replacer idéalement dans les courbes. L’application RS Monitor fournit avec R-Link vous donne alors accès à bon nombre de statistiques et notamment celles du chrono! Une nouvelle fois, impossible de se faire des frayeurs tant la voiture est saine mais, forcément, les battements du coeur s’accélèrent! Notamment sur route fermée où la voiture file à des allures très largement interdites sur route ouverte! Pensez-donc : avec une vitesse max de 230 km/h et un 0 à 100 km/h réalisé en moins de 7 secondes, la Clio se métamorphose en véritable sportive.

Le verdict :

La nouvelle Clio RS le démontre d’une jolie manière : il faut savoir vivre avec son temps. Bien entendu, les inconditionnels de la boite manuelle et du moteur atmosphérique de grosse cylindrée ne se retrouvent pas dans ce nouvel opus. Mais il faut savoir reconnaître les qualités d’une voiture et la nouvelle Clio RS en a à revendre. Le duo boite EDC/moteur 1.6 turbo compressé se montre convaincant : calme et économe (6,7l au 100) au quotidien, il sait aussi offrir de vraies sensations de conduite quand on le sollicite. Le châssis est excellent, notamment dans cette définition Cup, sans que le confort ne soit trop ferme. La Clio RS se civilise aussi en offrant 5 portes, une bonne habitabilité et tout l’équipement moderne qu’on est en droit d’attendre d’un véhicule à commencer par l’excellente tablette connectée R-Link. Bien entendu, le tableau n’est pas parfait : on regrettera que l’intérieur ait été aussi négligé par le Losange. Encore que, ce reproche récurrent ne semble pas être préjudiciable à la carrière de la Clio. On regrettera aussi que Renault ne laisse pas plus de choix aux clients : pourquoi ne pas proposer une boite manuelle pour les aficionados ou encore des possibilités de personnalisation plus poussées? Quoiqu’il en soit, un claim publicitaire validé pour cette Nouvelle Clio RS qui saura réellement et très agréablement faire battre votre coeur!

Les + : Agilité du châssis (particulièrement avec le pack Cup), train arrière joueur, équipement moderne, réelle polyvalence, prix compétitif, duo moteur/boite EDC performant en mode Sport…

Les – : … mais trop aseptisé en mode Normal, présentation intérieure, pas de boite manuelle proposée en option.

Prix du modèle essayé : Renault Clio RS (25 490€) avec options (pack Cup, Aide au stationnement avec caméra de recul, RS Monitor) : 28 390€.

Remerciements à Maya Vautier et Jérôme Delgrange pour le prêt.

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