Essai Renault Mégane CC : Dolce vita à la française…

Apparue en 2010, la Renault Mégane Coupé Cabriolet n’est plus toute jeune. Le constructeur ne la délaisse pourtant pas et lui offre le restylage opéré sur le reste de la gamme Mégane en début d’année. Il faut dire que chez Renault, le cabriolet est une véritable tradition, avec plus ou moins de succès. L’occasion de re-découvrir cette Mégane CC, une appelation qui commence à se faire rare sur le segment… et le marché automobile en général! Le verdict.

Plaisirs illimités… mais communication limitée! 

Véhicule de niche, la Mégane CC ne fait pas l’objet d’une communication démesurée par le Losange. Passée la publicité TV de lancement en 2010-2011, il n’y en a pas eu de mass media depuis. Pour cibler la clientèle des cabriolets, Renault mise plus sur le digital et le CRM de proximité. Ainsi, le claim publicitaire de la Mégane berline “Plaisirs sans limites” est repris pour la version CC mais Renault n’a fait aucune communication nationale. Alors autant se rappeler l’ancienne pub, plutôt réussie :

http://www.dailymotion.com/video/xii1q4

Dommage, car si la Mégane est une compacte bien connue du grand public, sa version CC l’est beaucoup moins. C’est en tout cas ce que je me suis dis vu le nombre de questions que j’ai eu sur le modèle ou encore la remarque suivante « Renault fait encore des cabriolets ? »…

Coupé ET Cabriolet…

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En passant entre les mains de l’équipe de Laurens Van Den Aacker, le designer qui a rénové le style des Renault, la Mégane CC adopte les nouveaux codes de la gamme. Du moins à l’avant. En témoigne cette nouvelle face plus fine, plus travaillée et cette calandre désormais identitaire pour la marque. La Mégane CC reçoit également les feux de jour à LED –c’est à la mode– et les intégre dans le pare-choc comme sur un Captur. A l’avant, la métamorphose est réussie. Cette Mégane CC prend un coup de jeune.

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A l’arrière, pas de changement. Toit en dur oblige, la Mégane adopte un lourd popotin comme c’est souvent le cas sur les CC –quoique la Volkswagen EOS fasse exception, mais a pour cela un toit à la conception bien plus complexe que le toit en deux parties de notre essai. C’est donc massif, pas forcément déplaisant mais ça dénote un peu avec l’avant fluide. De profil aussi, la ligne est alourdie mais Renault a plus habilement travaillé quelques détails. D’abord en dotant notre version d’essai Intens de nouvelles jantes de 18 pouces qui remplissent bien les passages de roue. Ensuite, en choisissant une couleur aluminium brossé pour le pare-brise, histoire d’alléger le tout. Même effort toit fermé pour ce dernier, en verre, qui reprend des montants noirs comme les rétroviseurs afin de donner l’impression de ne pas être en place. Enfin ça, c’est sur le papier. Car dans la pratique visuelle, la Mégane CC est bien plus jolie décapotée qu’avec son pavillon. Ou alors, il aurait fallu que les montants du pare-brise se fondent dans la masse. Là, entre une couleur pour le toit, une couleur pour la baie de pare-brise et une couleur pour la voiture, l’harmonie est cassée. Heureusement, la Mégane CC se rattrape –un peu– avec cette nouvelle couleur rouge grenat très élégante. Une fois encore, sans toit, la Mégane CC a plutôt belle allure !

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Lumineux habitacle!

A bord, la Mégane CC n’adopte qu’un seul changement. L’arrivée de l’excellent système multimédia R-Link, l’un des meilleurs dans le domaine. Tactile, la fameuse tablette prend place en haut de la planche de bord. Vu sa position, Renault a décidé de maintenant les commandes derrière le levier de vitesses et bien lui en a pris. Pour le coup, je trouve que laisser le choix à l’utilisateur est une bonne idée. A l’arrêt, pour configurer une destination sur le GPS, on va bien plus vite avec le système tactile. Mais en roulant, il est bien plus pratique d’utiliser le joystick. Bref, bon point.

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Autre élément important, le toit en dur de la Megane CC est vitré. Autrement dit, même lorsque vous le fermez, l’habitacle reste très lumineux. Si vous appréciez comme moi les toits en verre –surtout quand ils s’ouvrent…-la proposition de Renault est plutôt agréable. Mais toute cette visibilité met aussi en lumière quelques éléments qui jouent en défaveur de la Megane. Si la finition et le dessin n’ont pas –trop– vieilli, cette présentation détonne tout de même dans la production automobile moderne. Les plastiques employés sont assez bas de gamme et n’ont pas leur place dans une voiture plaisir qui dépasse les 30 000 €. Les commandes également font très cheap –mention spéciale aux contre-portes qu’on verrait plus dans une Twingo qu’une compacte!– et sont souvent mal positionnées à l’image du bouton de commande de toit situé juste devant le levier de vitesse ou encore le régulateur de vitesse entre les sièges…

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La Mégane CC se rattrape par une belle sellerie en cuir livrée de série sur notre version et disponible en plusieurs coloris dont cette harmonie bi-ton noire/rouge plutôt jolie ainsi que des sièges chauffants très efficaces! Si l’espace à bord est très correct aux places avant, les places arrières conviendront mieux à des enfants. Encore que la largeur est très acceptable mais les jambes seront à l’étroit. En même temps, on n’achète pas un cabriolet pour transporter la famille mais plutôt pour un plaisir égoïste ou à deux. Dans ce cas, le très utile filet anti-remous sera installé sur ces places et vous pourrez alors même rouler sans toit sur autoroute! Pratique. Sous cet espace, vous pourrez également stocker quelques bagages. Utile car si le coffre s’avère assez mince en configuration cabriolet avec 211 dm3. Sinon, pour partir en week-end, vous le garderez fermé jusqu’à destination et vous pourrez alors embarquer plus de 400 litres et ça, c’est appréciable! D’autant plus que les rangements à bord ne sont pas très nombreux…

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Clac clac sous le capot? même pas!

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Il faut savoir vivre avec son temps. C’est pourquoi l’essentiel des ventes de la Mégane CC se font en diesel. Sous le capot de notre véhicule d’essai donc, le très récent 1.6 Dci de 130 chevaux. Si certains sont choqués -mais ils s’en remettront-, cette motorisation sied plutôt bien à la Mégane CC. Coupleux et onctueux, le Dci 130 offre des performances tout à fait honorables à ce CC. La vitesse de pointe annoncée par le Losange est d’ailleurs de 205 km/h et le 0 à 100 s’effectue en 10,8 secondes. Bref, notre Mégane CC n’est pas une sportive –mais ce n’est pas ce qu’on attend d’elle– mais offres des performances largement suffisantes pour profiter de la conduite cheveux au vent. C’est d’ailleurs là qu’elle s’apprécie le plus. Le moteur se montre très silencieux et la voiture très saine dans ses réactions. On lui reprochera cependant quelques mouvements de caisse qui appelle donc à la conduite coulée plus qu’à la sportivité.

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Pour le reste, la Mégane préserve un excellent confort y compris avec ses jantes de 18 pouces. Le pare-brise remonte assez haut ce qui, couplé au filet anti-remous, vous permet de rouler tout le temps en mode cabriolet sans que votre coiffure n’en pâtisse trop! Sur autoroute, il vous suffit alors de remonter les vitres -la commande confort vous permet de les descendre et les remonter toutes les quatre en même temps- pour continuer de rouler. Le système audio est suffisant pour que, malgré quelques bruits d’air et de roulement, vous profitiez pleinement de l’expérience découvrable. Au final, la Mégane CC se débrouille bien sur route y compris en ville même si son gabarit assez encombrant –4,48m– fera que ce n’est pas son terrain de jeu favori d’autant plus que, à l’inverse de la berline, elle ne puisse pas être équipée de radars de stationnement à l’avant. C’est bien dommage vu sa taille… La bonne surprise du Dci 130 vient égaler de la consommation.Les réfractaires au diesel en seront pour leurs frais car durant les plus de 1000 km de notre essai (dont 400 km sur autoroute), la Mégane CC affiche une consommation moyenne de 5,5l au cent. Une excellente valeur qui ne se fait pas du tout au détriment de l’agrément de conduite!

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Le verdict :

La Mégane CC est une espèce en voie de disparition. Il faut donc saluer le fait que Renault continue de la faire évoluer malgré un segment en perte de vitesse. Cette Mégane CC est loin d’être parfaite mais elle a un vrai côté attachant. Chacun jugera concernant sa ligne. Personnellement, je trouve que cette mise à jour lui va plutôt bien, elle prend un vrai coup de jeune. Le concept CC est aussi appréciable même s’il impose quelques sacrifices en termes d’habitabilité et de coffre. Quand au diesel sous son capot, ça semble être le meilleur compromis. Bref, pas un coup de coeur pour cette Megane CC mais une voiture qui remplit plutôt bien sa tache de voiture plaisir au sein de la gamme Renault. On aimerait donc deux choses : la première est qu’elle fasse évoluer son intérieur, presque indigent en terme de présentation compte-tenu de l’addition financière plutôt salée! La seconde, et c’est à Renault qu’on l’adresse, il faudrait communiquer -beaucoup plus!- sur ce modèle afin qu’il puisse rencontrer sa clientèle. Car des amateurs de cabriolets compacts existent encore sur le marché! A bon entendeur…

Les + : restylage réussi, voiture agréable à vivre au quotidien, agrément de conduite et sobriété du Dci 130, toit vitré appréciable, confort.

Les – : communication insuffisante, prix assez élevé, coffre et places arrières étriqués, qualité de finition et matériaux intérieurs.

Modèle essayé : Renault Megane CC Intens 1.6 Dci 130 avec peinture métallisée : 34 650€.

Remerciements à Maya Vautier et Jérôme Delgrange pour le prêt.

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