Essai Renault Captur : Capture Life?

Souvent précurseur en matière d’automobile, Renault s’est pourtant fait distancer sur le concept du Crossover. Le Losange compte se rattraper en se lançant dans une catégorie en plein essor, celle des crossovers urbains du segment B. Son arme? Le nouveau Captur qu’il présente comme une véritable “voiture à vivre”. Pour asseoir ce positionnement, Renault et Publicis Conseil ont imaginé une vaste campagne de communication autour du thème “Capture Life” qui suggère “une invitation à remettre de l’excitation, du piment dans la vie nourrie par la volonté universelle de vivre des moments de vie toujours plus riches et intenses“. Captur est-il à la hauteur de ce slogan, pimente-t-il vraiment votre quotidien? AM est allé le vérifier au Pays Basque sur invitation de Renault…

Pourquoi le segment B?

Koleos, typé SUV, n’a jamais réussi à tailler des croupières aux Nissan Qashqai, Peugeot 3008, VW Tiguan ou encore Ford Kuga. En attendant un autre crossover pour les concurrencer, le Losange a choisi de s’attaquer au segment B. La raison? Un segment en plein essor et sur lequel, pour le moment, il y a peu de concurrence. Seuls les Nissan Juke et Opel Mokka sont présents et sont tous deux de jolis succès. S’ils sont en ce moment même rejoints par les Peugeot 2008 et et Chevrolet Trax, le segment n’est pas encore surchargé comme peut l’être celui des compacts. Renault profite ainsi du renouvellement de son offre du segment B avec Nouvelles Clio berline et Estate pour compléter sa gamme avec le Captur. Modus, qui n’a jamais rencontré un succès fou ne se voit donc pas directement remplacé. En conférence de presse (qui a par ailleurs eu lieu dans une très belle galerie Art Déco de Biarritz!), Renault rappelle par ailleurs que les monospaces du segment B ont toujours eu du mal à percer. Vrai et faux… Car les Citroën C3 Picasso, Opel Meriva et Ford B-Max rencontrent tous les trois un joli succès. Mais c’est vrai, le segment souffre et l’augmentation des ventes de l’un se fait souvent au détriment de l’autre…

Capture Life : une campagne internationale 360°!

Partant du principe que Nouvelle Clio a installé dans la tête des acheteurs que les Renault peuvent être “sexy”, Renault et Publicis ont choisi un postulat additionnel pour Captur, la polyvalence au quotidien, en ré-affirmant le côté “voiture à vivre” prôné par le Losange dans les années 1990. Logique me direz-vous, car c’est déjà “l’hymne officiel” du segment des crossovers qui facilitent la vie par nature en étant des véhicules métisses réunissant le meilleur de plusieurs univers (berline, break, monospace). Renault n’en oublie pas le design, un des atouts forts du Captur. Mais Publicis a tranché : à chaque média son message. Les affichages 4×3 et annonces presse servent à sublimer le design et ne parler de rien d’autre, comme ci-dessous :

En parallèle, le constructeur a mené deux dispositifs digitaux : le premier #CaptureTheDay, fait la part belle à Instagram et invite les internautes à poster sur un site web ou les réseaux sociaux de belles photos d’un instant, quel qu’il soit : coucher de soleil, une lumière, une ombre,… . Le second, une Battle des pays, proposait aux internautes de voter pour un Captur aux couleurs de leurs pays. Le véhicule recevant le plus de suffrages était alors réalisé. Les intenautes algériens, avec 12 333 votes, ont fait gagné leur pays. Un Captur aux couleurs de l’Algérie a donc été réalisé et sera présent dans de nombreux événements. Il était là aux essais presse et sera prochainement au Festival de Cannes.

Le spot publicitaire conjugue le tout : émotion du design et véhicule qui facilite, enjolive le quotidien… On remarquera d’ailleurs que la filiale française n’a pas choisi de traduire littéralement le sloganCapture Life pour une signature tout aussi évocatrice Vivez l’instant“… Une pub dont je vous ai parlée plus longuement ici :

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T’as le look coco…

Renault a soigné le design extérieur de son crossover. Et pour nos essais presse au Pays Basque, le Losange a volontairement affiché les possibilités de personnalisation de son modèle, mettant à notre disposition deux configurations plutôt voyantes : Des Captur oranges avec toit noir et stickers (version essence EDC 120) et bleus avec toit blanc (version diesel DCi 90). Clairement, nous ne passions pas inaperçus sur la route!

Deux versions destinées à mettre en avant les possibilités (nombreuses) de personnalisation du Captur. Bien entendu, Renault avait habilement semé sur notre parcours de 2 jours des Captur plus sobres esthétiquement. Il en faut pour tous les goûts! D’ailleurs, Renault nous a confié que parmi les clients de ce véhicule de conquête, une part non négligeable vient de la Citroën DS3. Preuve que la personnalisation, ça plait! Personnellement, si je n’ai pas accroché sur le bleu toit blanc (plus réussi d’ailleurs avec un toit noir), j’avoue qu’après une après-midi au volant de la version orange, je m’étais habitué à cette combinaison qui a reçu de nombreux suffrages de la part des passants durant le séjour!

En bon crossover, le Captur est surélevé avec une bonne garde au sol de 20 cm qui pourra lui permettre d’escalader sans problème les trottoirs ou s’aventurer sur quelques chemins. Enfin pas tout de suite car le système de motricité renforcée “Grip Control” n’est pour le moment pas disponible (il arrive à la rentrée) et vous aventurer hors des sentiers battus risque de s’avérer compliqué par la suite. Anecdote de voyage, j’ai voulu aller dans un petit chemin de terre pour prendre des photos… et j’ai bien cru que je n’en sortirai pas!

Voiture à vivre?

Outre son apparence, Captur mise beaucoup sur son intérieur pour vous séduire. La personnalisation extérieure s’y poursuit et les aspects pratiques ne manquent pas : banquette arrière coulissante (permet d’accroître avantageusement le volume du coffre) et rabattable avec plancher plat, tiroir Easy Life qui remplace la classique boite à gants par un immense bac coulissant, système multimédia tactile connecté avec la tablette R-Link (très intuitive et convaincante), caméra de recul, housses de siège dézippables… Renault vise juste car tous ces éléments sont à l’usage très pratique et on s’y habitue très vite (cliquez sur les images pour les agrandir)!

On sera bien plus mitigé sur les cordons élastiques arrières qui doivent faire office de vide-poches derrière les sièges avant. Outre le fait qu’on ne puisse y glisser qu’au mieux des magazines, gageons que les enfants vont se faire un plaisir de jouer avec… Leur durée de tension dans le temps n’est donc pas garantie! Mais bon, visuellement, la chose est originale… Cependant, ce bon bilan intérieur est vite gâché par la qualité de cet habitable : les versions essayées dépassent allègrement les 22 000 euros…

… et pourtant, si la qualité de finition globale apparaît correcte, il ne faut pas être trop regardant. La qualité des matériaux utilisés est indigne d’une voiture de ce prix! Plastiques durs, facilement rayables, décors clinquants mais surtout très fragiles… Comme pour Clio, Renault a voulu faire des économies sur la qualité intérieure. Et c’est bien dommage. Le tissu du ciel de toit se râpe, les plastiques sont mal ébavurés, le système de coulisse du tiroir easy life est mal vissé et le rangement central affiche un jour de près d’un cm avec le reste de la planche de bord! Dommage pour une voiture à vivre…

Voiture à conduire…

Sur la route, le Captur se rattrape. La tenue de route est excellente, la position de conduite haute très sécurisante et malgré cette garde au sol importante, le véhicule ne prend pas de roulis. Idem pour le confort, soigné, le petit Renault filtre parfaitement les irrégularités de la route, même chaussé avec une monte pneumatique de 17 pouces comme nos véhicules d’essais.

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L’insonorisation ne prête pas non plus le flan à la critique même si le DCi 90 mériterait une boite 6 vitesses pour faire baisser le volume sonore. Mais au final, que ce soit en essence ou en diesel, le Captur se montre plutôt prévenant avec les oreilles de ses passagers. Au lancement, Renault propose une motorisation diesel de 90 ch et deux motorisations essence TCe de 90 et 120. Cette dernière, couplée à la boite à double embrayage EDC, a immédiatement recueilli mes suffrages. Enfin, sur le papier… Car sur la route, elle m’a déçu! Lente, la boite de vitesses à EDC ne permet pas d’exploiter les performances de ce nouveau TCe 120. Si ce couple moteur essence/boite double embrayage séduit en ville avec des relances plutôt franches et une certaine fluidité de conduite, sur route, le bilan est bien moins flatteur.

Sur le parcours montagneux et fait de petits lacets que nous a proposés Renault, la voiture peine souvent à se relancer. La boite semble “chercher” le bon rapport et en appuyant à fond sur la pédale, le moteur s’emballe sans toutefois le trouver! Il en résulte une augmentation du niveau sonore et de la consommation. Dans les phases de décélération, la boite tarde à rétrograder et il faut sans cesse freiner pour ralentir suffisamment le véhicule. Impossible d’utiliser le frein moteur… Clairement, la boite EDC mérite d’être peaufinée pour cette motorisation dont on n’exploite alors pas vraiment les 120 ch. Dommage alors même que sur autoroute le véhicule se comporte mieux. En attendant une version DCi 110 (qui recevra aussi la boite EDC) ou une version à boite mécanique pour ce TCe 120, le DCi 90 semble donc être le meilleur choix. Bien entendu ça n’est pas un foudre de guerre mais les performances sont relativement satisfaisantes et on prend un réel plaisir à conduire le Captur ainsi équipé! Le tout en affichant des consommations raisonnables (5l au 100 sur notre parcours), qui plus est avec le stop & start efficace et réactif!

Le Verdict :

Le nouveau Renault Captur est une synthèse réussie de plusieurs univers. Affichant un style agréable et personnalisable, une tenue de route et un confort d’excellents niveaux, le Captur devrait sans peine se faire une place au soleil dans le segment croissant des crossovers urbains. De par ses aspects pratiques et son look aguicheur, il saura pimenté votre quotidien comme l’a voulu Renault. On déplorera deux choses et pas des moindres : une palette de motorisations limitée et une qualité de fabrication intérieure en deçà des standards de la marque et de la concurrence, Nissan Juke y compris, et pourtant déjà pas un exemple en la matière. Si de nombreux aspects du Captur séduisent, certains côtés agacent et on a l’impression que les ingénieurs Renault n’ont pas eu les moyens suffisants pour aller au bout de leurs envies et peaufiner le véhicule. Ces éléments ne devraient pas nuire à la carrière du Captur mais on espère que Renault corrigera le tir pour que ce Captur, bien né, devienne vraiment le compagnon idéal du quotidien! En tout cas, il se révèle globalement à la hauteur de sa promesse publicitaire.

Les + : design extérieur réussi, vaste gamme de personnalisation, tablette R-Link intuitive et bien conçue, tarifs compétitifs (à partir de 15 500€), nombreux aspects pratiques, tenue de route sécurisante, confort.

Les – : qualité de finition, plastiques intérieurs low cost, boite EDC lente, gamme de motorisations trop restreinte, indisponibilité du système Extended Grip au lancement, carte SD mal située (dans vide-poche central).

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Remerciements aux équipes de Renault pour leur accueil et leur sympathie durant cet essai.

Photos : Renault, AM.

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