Renault fait sa RENAULUTION !

Le jeu de mot Renaulution était bien trouvé pour l’annonce du nouveau plan stratégique de Renault ! Révolution, résolution… des mots que l’on peut lire à travers ce qui va guider les cinq prochaines années du groupe Renault. Car ce matin, à 8h30, Luca de Meo a présenté son plan de relance du groupe. AUTOMOTIVE MARKETING vous en présente les grandes lignes… et les belles surprises ! 

Les mêmes recettes que PSA

Ce qui suit va vous rappeler des choses. D’ailleurs, Luca de Meo ne s’en est jamais caché. Le nouveau big boss du groupe est admiratif du travail effectué par Carlos Tavarès chez PSA ces six dernières années. Et il compte bien y appliquer les mêmes recettes ! Ainsi, la première phase de son plan, “sobrement” intitulée “Résurrection“, va se concentrer à restaurer de la marge et générer du cash d’ici 2023. Tiens tiens… comme le plan Back in the Race que PSA avait lancé en 2014 alors que PSA était au plus mal. En parallèle, la seconde phase, “Rénovation“, verra le renouvellement et l’enrichissement des gammes sur les produits générant le plus de marge. Certains modèles seront sacrifiés. Comme l’est déjà l’Espace par exemple. Un peu comme le plan “Push to Pass” en place chez PSA depuis 2016. Enfin, la 3ème phase “Révolution“, au-delà de 2025, fera basculer le modèle économique du Groupe vers la technologie, l’énergie et la mobilité, faisant du Groupe Renault un précurseur dans la chaîne de valeur des nouvelles mobilités. 

La fin de la course aux volumes

Carlos Ghosn avait dimensionné l’outil industriel de Renault en prévision de volumes que le groupe Renault n’ait jamais parvenu à atteindre. Dès lors, et comme cela a déjà commencé, Luca de Meo va optimiser tout ce qui peut l’être au maximum. L’objectif est clair : réduire de manière drastique les coûts au travers d’un renforcement de l’efficience de l’ingénierie et de la production. Ainsi, les plate-formes et groupes moto-propulseurs vont être réduits. Tandis que la capacité de production va être ré-orientée. Finie la course aux volumes, place au fameux pricing power (vendre plus cher par unité vendue) de Carlos Tavarès!

Des marques plus fortes

Désormais, le Groupe Renault va rationaliser ses investissements, ses gammes, maximiser ses synergies entre ses marques et l’Alliance. Et se concentrer sur les marchés les plus vecteurs de marge. Pour cela, le groupe s’appuiera sur quatre marques fortes. Un duo Dacia/Lada en entrée de gamme, Lada restant préférée à Dacia sur les marchés russes, tandis que Dacia se concentre sur l’Europe et d’autres marches prioritaires, notamment les pays émergents. Renault reste la marque mainstream à volume du groupe, avec un retour à certains fondamentaux tout en se dotant d’une nouvelle image. Au-dessus, Alpine va se développer comme la marque plus exigeante du groupe. Elle se voudra à l’avant-garde, proposant une gamme 100% électrique hautes performances. Enfin, Clotilde Delbos, Directrice Financière du groupe et ex-DG par intérim prend la charge de Mobilize, la quatrième entité du groupe. Mobilize proposera une offre complète de produits (y compris des voitures) et services autour de la mobilité et de l’auto-partage. Pour les particuliers comme pour les entreprises. 

Dacia, encore plus loin !

Dacia va aller plus loin. Ainsi, la cash machine du Groupe va renforcer ses atouts en proposant de nouveaux véhicules, notamment sur le segment C. Fort du succès du Duster, Dacia va enfoncer le clou avec un gros SUV 7 places Bigster placé sur le haut du segment C. Il nous dévoile d’ailleurs les nouveaux contours de la marque qui se voudra moins low-cost, tout en restant la marque la plus accessible du groupe. Le constructeur roumain se modernise, tout comme son nouveau logo le suggère. Dacia et Lada partageront toujours plus d’éléments voire de modèles en devant une business unit avançant de manière conjointe. Même si Lada aura une certaine latitude en relançant l’une de ses icônes, le Niva !

Renault, la nouvelle vague…

Premièrement, Renault va revenir à ses fondamentaux. Les voitures à vivre et l’innovation, comme le dernier spot publicitaire du constructeur nous l’a montré. Renault va se concentrer sur les segments les plus porteurs mais ne s’interdit rien. Ainsi, le segment B sera ré-inventé tout en s’appuyant sur le retour de modèles mythiques comme la nouvelle R5 E-Tech Electrique qui deviendra réalité dans quelques années. Renault veut s’imposer comme leader des véhicules électrifiés en Europe. Les SUV seront aussi de la partie jusqu’au segment D qui n’est pas abandonné, contrairement à ce qui avait été envisagé. Mais comme la Mégane eVision l’a déjà annoncé, Renault tachera de se concentrer sur le coeur du marché européen, à savoir le segment C. Le nouveau Kadjar sera la première étape, en compagnie d’un nouveau SUV 100% électrique. Renault renforcera aussi son offre de véhicules utilitaires, dont le constructeur est l’un des leaders sur le marché européen. Question design, l’arrivée de Gilles Vidal et la révélation du concept R5 passent un message clair : cap est mis sur des voitures désirables! Et deux cibles claires : Peugeot et Volkswagen!

Le Dream Garage Alpine

Si on avait pu craindre pour Alpine, Luca de Meo, fort de sa réussite avec CUPRA, nous a vite rassuré. Au contraire, sous son impulsion, Alpine va devenir plus ambitieuse. D’abord, en remplaçant les entités sportives de Renault telles que Renault Sport ou Renault F1. D’où la révélation de la première monoplace Alpine. Mais le sport automobile devra se concrétiser dans le business model du groupe. Ainsi, Alpine va proposer une gamme de modèles hautes performances 100% électriques dont on a pu avoir un aperçu. Une remplaçante à l’actuelle A110 sera conçue avec Lotus. Tandis qu’un SUV du segment C et une berline du segment B (sans doute sur base de nouvelle R5 électrique) arriveront. Le tout doit permettre à Alpine d’être rentable à compter de 2025, investissements en sport auto compris. 

L’avenir passe par Mobilize

Cette entité, annoncée il y a plusieurs mois, nous posait pas mal d’interrogations. Là aussi, nous y voyons désormais plus clair. Mobilize se met au service des autres marques, pour leur permettre de proposer des services de mobilité complets à leurs clients. L’entité réunit les activités du Groupe Renault en matière de solutions de mobilité, d’énergie et de données et met à profit l’expertise de RCI Bank and Services en termes de financement et d’outils de gestion et d’optimisation des flottes. Mobilize proposera aussi des produits spécifiques comme le suggère la révélation du prototype EZ-1, sorte de Twizy plus abouti ! 

Des résultats, et vite!

A la manière de PSA, Luca de Meo compte obtenir des résultats très rapidement. Ainsi, dès 2023, le Groupe vise à atteindre plus de 3 % de marge opérationnelle. Mais aussi la réduction des investissements et dépenses de R&D à environ 8 % du chiffre d’affaires. Et d’ici à 2025, le Groupe vise une marge opérationnelle Groupe d’au moins 5 % ! Enfin, un point et non des moindres, Renault envisage un nouveau départ en Chine. Même si le groupe reste prudent : tout cela sera conditionné à la réussite des premières phases du plan. 

L’avis du marketeur

Avec sa présentation, Luca de Meo a réussi à donner des perspectives positives pour le Groupe Renault ! Le nouvel homme fort de Renault fait clairement table rase de la période Carlos Ghosn. De l’humilité, de l’action, la mise en avant de celles et ceux qui font Renault. Des dirigeants à la tête de chaque entité, voilà aussi qui tranche avec l’omniprésence de Ghosn. Bref, Luca de Meo se pose en libérateur des énergies positives de Renault ! D’ailleurs, pour avoir échangé avec plusieurs membres du groupe, une nouvelle dynamique est en train de s’installer. Renault de retour au premier plan? On a hâte ! 

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