Dans la catégorie des crossovers compacts, le Mazda CX-5 est un succès. Rien de plus logique alors que le constructeur se lance à son tour, avec le nouveau CX-3, dans la catégorie qui monte, celle des crossovers urbains, dominée par les Renault Captur, Peugeot 2008 et Nissan Juke. Un nouveau venu qui veut se démarquer de ses concurrents par sa plastique, ses performances et son contenu technologique. A-t-il les moyens de se faire une place au soleil? Le verdict.
Un tempérament d’avance?
En terme de publicité, Mazda fait rarement les choses comme les autres. Aussi, pour démontrer l’agilité de comportement du nouveau CX-3, le constructeur a choisi de lui lancer un défi musical. Ainsi, le CX-3 devient l’instrument principal le temps d’une partition qu’il arrive à jouer grâce à son excellente tenue de route :
C’est plutôt réussi et permet au moins de marquer les esprits, un point important lorsqu’on s’appelle Mazda et qu’on dispose, en France, de moyens publicitaires limités.
Physique de star…
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Mazda CX-3 ne passe pas inaperçu, notamment dans la couleur Dynamic Blue de notre essai. D’ailleurs, pour être totalement honnête avec vous, j’avais hâte de l’essayer depuis que j’étais tombé sous son charme au Salon de Genève. Car le CX-3 en impose : son design Kodo, qui reprend le style propre à la marque, joue la carte de la séduction avec une silhouette tout en muscle. Mazda a particulièrement soigné la ligne de son petit -4,27 m tout de même- crossover : les surfaces vitres petites, le long capot, les passages de roues marqués ou la double sortie d’échappements sont autant de références aux voitures sportives, de même que la grande calandre chromée.
Mazda soigne aussi -et ça mérite d’être signalé car ce n’est pas toujours le cas chez le constructeur- le dessin des jantes de 18 pouces, bicolores. Mazda ajoute également une première dans la catégorie : des phares full LED particulièrement réussis et qui lui confère un regard agressif. Au final, le CX-3 en jette et se place aux avant-postes de la catégorie question esthétique, renvoyant un aspect plus haut de gamme que ses concurrents. D’ailleurs, le CX-3 a, comme nombre de modèles du constructeur, reçu le très prestigieux prix Red Dot Product Design en 2015.
Poste de pilotage…
Ce ressenti haut de gamme se poursuit en ouvrant la porte. On y découvre une jolie planche de bord qui, si elle n’est pas moussée dans ses parties en plastique, se dote aussi d’un bandeau de cuir qui fait rappel à la sellerie et aux contre-portes. Le dessin est également très soigné avec une planche de bord épurée et légèrement orientée vers le conducteur tandis que les harmonies ont fait l’objet d’une attention toute particulière en mêlant les cuirs blanc et rouge mais aussi des touches d’alcantara. Face à lui, le conducteur retrouve l’instrumentation bien connue sur les autres modèles mais également l’affichage tête haute, une première dans cette catégorie!
C’est d’ailleurs l’un des atouts du CX-3, son contenu technologique : aide au franchissement de ligne, avertisseur d’angle mort, régulateur de vitesse adaptatif, feux de route automatiques, freinage automatique anti-collision,… n’en jetez plus, la panoplie est complète mais pour cela, il faut choisir notre version d’essai Sélection, le haut de gamme. Ne cherchez pas non plus : aucun autre crossover compact ne propose de tels équipements, souvent même encore en option dans la catégorie supérieure. Le CX-3 récupère également le système MZD Connect avec écran 7 pouces qui se commande, à la manière des BMW, via une molette bien pratique sur la console centrale, ou encore un système audio conçu par Bose, rien que ça!
Le tableau parait idyllique mais il faut bien entendu émettre quelques bémols : le premier concerne l’habitabilité. En privilégiant l’esthétique du CX-3, les concepteurs du véhicule ont dû ainsi limiter les compromis : ainsi, on pourra reprocher au modèle une habitabilité arrière quelqueconque et les grands gabarits n’y seront pas à leur aise. De même pour le volume de coffre : correct (350 litres), il perd en contenance lorsque le véhicule se dote de la transmission intégrale 4×4 et du système audio Bose comme notre modèle d’essai pour tomber à 287 litres… Aie!
Le hayon très incliné et la petite vitre limitent aussi la visibilité vers l’arrière mais, heureusement, le CX-3 peut s’équiper d’une caméra de recul. Autres reproches : le manque de rangement et, surtout, l’absence d’accoudoir pour le conducteur. Ce dernier est disponible en accessoire, bien dommage pour une voiture qui se veut premium et frôle les 30 000 euros! Autre petit reproche : l’absence de toit ouvrant panoramique, un équipement qui apporterait un peu de luminosité à l’intérieur et qui, quand on y a goûté sur d’autres véhicules, devient presque indispensable.
Du tempérament?
Mazda nous promet du tempérament et une tenue de route hors pair dans sa publicité. Mais qu’en est-il dans la réalité? Basé sur une plate-forme allongée de Mazda2, le CX-3 tient parfaitement ses promesses. Le véhicule fait preuve d’une très grande agilité et, dans notre modèle d’essai, les 4 roues motrices assurent une tenue de cap parfaite. Si vous avez à tout prix besoin de ce type de transmission, vous serez ravis de découvrir que le CX-3 la propose. Mais pour la majorité des autres, privilégiez la version 2 roues motrices, plus légère de 120 kg et qui permet donc d’accroitre encore le plaisir de conduite du CX-3 tout en retirant cette sensation de lourdeur de la direction que procure la transmission intégrale à notre voiture d’essai équipée du diesel 1.5 SkyActiv de 105 ch. On perçoit bien le potentiel de cette motorisation qui plus est bien secondée par une boite automatique à six rapports traditionnelle.
Mais on se dit que sans la boite auto et la transmission intégrale, l’ensemble doit se montrer plus dynamique. Car le petit 1.5 fait montre d’une volonté sans faille mais le poids de l’engin gêne un peu l’ensemble et on sent alors que quelques chevaux de plus ne seraient pas superflus! On reprochera aussi que ce diesel ne se fasse pas un peu plus discret alors même que les bruits de roulement sont peu nombreux et que le confort, y compris avec les roues de 18 pouces, est bon. L’ambiance à bord contribue au plaisir de conduite : toutes les commandes tombent parfaitement sous la main et la faible surface vitrée alliée au petit volant et au bon maintien des sièges ajoutent à la sensation de conduire un véhicule dynamique, d’autant plus que le CX-3 est un peu moins surélevé que les autres crossovers du segment.
Parce qu’il le vaut bien?
Notre modèle d’essai est ce qui se fait de mieux dans la gamme du CX-3. Il s’agit en effet du CX-3 Sélection diesel AWD BVA avec peinture métallisée et sellerie cuir Pure White, le tout pour 31350 euros. Pas donné! Mais à ce prix, Mazda propose un véhicule sans compromis, que ce soit en terme d’équipement comme de transmission. C’est là aussi qu’on voit que Mazda essaie peu à peu de se placer au-dessus des constructeurs généralistes. Car ni Peugeot, ni Renault ni aucun autre ne propose de telles prestations sur ce segment. En essence 4×2 Sélection, le CX-3 démarre à des tarifs plus compétitifs aux alentours de 20 000 euros. Question consommation, notre ordinateur de bord aura signalé une consommation moyenne de 7,2l ce qui, replacé dans le contexte d’un SUV 4×4 BVA, reste somme toute convenable, sans plus.
Le verdict :
Avec le CX-3, Mazda veut réitérer le succès du CX-5 dans la catégorie inférieure. Et cela semble plutôt bien parti car le nouveau venu affiche de belles armes sur le segment. En premier lieu, une esthétique qui frôle le sans faute et qui, j’ai pu le constater durant tout l’essai, fait se retourner les têtes. Ajoutez à cela un contenu technologique important qui plaira forcément à la clientèle premium et un véritable plaisir de conduire… bref, un vrai tempérament d’avance pour ce nouveau venu qui devrait se faire une jolie place au soleil malgré des tarifs assez élevés et quelques aspects pratiques négligés… finalement pas grand chose face aux nombreuses qualités du modèle!
Les + : ligne séduisante, contenu technologique important, qualité de fabrication, compromis confort/dynamisme routier, transmission intégrale disponible.
Les – : aspects pratiques négligés, visibilité vers l’arrière, tarifs dans la fourchette haute du segment.
Modèle essayé : Mazda CX-3 1.5 diesel SkyActiv 4WD Sélection avec options : 31 350€.
Remerciements à Marie de Mauduit pour l’essai.
Je suis allé l’essayer en concession, modèle convaincant en effet. Et pas vraiment de concurrent à part peut-être le MINI Countryman plutôt vieillissant. J’envisage de me laisser tenter par une version essence 120 ch. Qu’en pensez-vous?