Essai BYD SEAL : Celle par qui le succès va arriver

Souvenez-vous le Mondial de Paris 2022 : une marque, alors inconnue en France, exposait une gamme complète de véhicules, et annonçait des ambitions fortes sur le Vieux Continent. Je ne vous parle pas de Vinfast, qui patine toujours autant. Mais de BYD, 1er constructeur automobile mondial de véhicules électrifiés et qui s’apprête à ouvrir une usine en Europe, plus précisément à Szeged, en Hongrie. Si le catalogue français du constructeur comporte déjà cinq modèles, celle par qui le succès pourrait arriver s’appelle SEAL, commercialisée depuis le 21 novembre.
En ligne de mire : la Tesla Model 3. Essai. 

BYD SEAL aux sources de Caudalie.

Une gamme simple et efficace 👌

Qui dit véhicule électrique dit gamme simplifiée, ce que nous a confirmé Havana Han, Responsable de BYD France. La réduction de diversité permet une production plus rapide et donc, une livraison plus rapide pour les clients. La gamme SEAL est donc très réduite. Elle se compose de deux versions : la SEAL Design, une propulsion forte de 313 ch au prix de 46 990€. Et la SEAL Excellence-AWD qui, comme son nom l’indique, dispose de quatre roues motrices. Et surtout, de 530 ch ! Son prix, 49 990€, inclut tout simplement… tout ! Ne cherchez pas les options, il n’y en a pas ! Peinture métallisée – il y en a six – ou sellerie cuir – claire et foncée – tout est de série !

Une gamme simple et efficace pour la BYD SEAL.

All inclusive !

La version la plus haute rajoute seulement deux éléments. L’affichage tête haute et un essieu arrière multi-bras. L’un des rares composants qui ne soit pas produit directement par BYD. Car oui, l’une des caractéristiques de de la marque est de concevoir et fabriquer tout, de A à Z. Le constructeur vend d’ailleurs ses batteries à bon nombre de constructeurs… dont Tesla, Mercedes ou Renault ! Chez BYD, on maitrise la chaine entièrement, ce qui permet à la marque d’afficher des tarifs très agressifs. La SEAL est produite en Chine, elle ne bénéficie donc pas du bonus, en attendant une production en Europe à venir. Mais cela n’est pas un frein selon BYD, qui affiche des prix catalogue et des loyers très compétitifs, la marque venant d’ailleurs de choisir CGI Finance comme partenaire. Notons d’ailleurs que la Tesla Model 3 n’est plus, non plus, éligible au bonus en France. 

Demandez le programme 🚘

Mais rentrons de suite dans le vif du sujet. Pour cet essai, j’ai porté mon dévolu sur la BYD SEAL Excellence-AWD. Pour deux raisons : la première c’est que ce type de berlines se vend majoritairement à des flottes. Et qu’à 49 990€, cette version est ultra-compétitive, bonus ou non ! Elle pourrait donc se faire une jolie place parmi les voitures de fonction, tout comme sa version de base. La seconde raison est que je roule, depuis quelques mois en Tesla Model 3 Dual Motor. Je voulais donc comparer une version… comparable. 

BYD SEAL : sportive ?

Publicité pour la BYD Seal. Elle devrait être visible sur nos écrans en 2024.

Un design inspiré de l’océan 🌊

Ligne sportive pour la nouvelle BYD SEAL Excellence-AWD

La ligne de la BYD SEAL n’affiche rien de révolutionnaire. Mais les berlines statutaires se faisant rares, elle donne tout de même le sourire. La berline affiche une longueur de 4,80m et doit son coup de crayon 
à Wolfgang Egger, ancien responsable du style d’Audi. Rien d’étonnant donc à ce qu’on voit dans la SEAL quelques jolies références allemandes. Elle affiche des proportions équilibrées, des lignes racées et elle fait le plein de petits détails stylistiques qui renforcent son allure sportive. Sur ce point, elle affiche ainsi un dessin plus dynamique et original que la Model 3. D’ailleurs, durant notre essai sur la route des vins de Bordeaux, la SEAL interpelle les passants. 

Un intérieur presque premium

A l’intérieur, la SEAL se montre plus classique. A la simplicité d’une Model 3, la SEAL répond par un habitacle finalement plus proche des voitures traditionnelles. Son écran central pivote – c’est un gadget – et regroupe la plupart des informations. La SEAL dispose d’une planche de bord plus haute, d’une large console centrale et d’un levier de vitesse. Autour de ce dernier, restent quelques commandes physiques, comme le changement des modes de conduite, eco, normal et sport. Dans la SEAL, pas besoin de quitter la route des yeux pour regarder sa vitesse. Un petit écran prend place derrière le volant, et on dispose aussi d’un affichage tête haute. Le petit écran est toutefois surchargé d’information. On préfèrera l’affichage tête haute, même si la découpe se reflète beaucoup dans le pare-brise. 

Un intérieur bien fini avec des matériaux de qualité. La SEAL surpasse la Tesla Model 3 sur ce point.

Le parti-pris de BYD semble donc de vouloir moins dépayser les conducteurs qui quittent le thermique pour l’électrique. La voiture se montre ainsi moins démonstrative qu’une Tesla Model 3. Les sièges sport sont bien dessinés et très confortables. La planche de bord est moussée, le les bruits d’air et de roulement sont contenus. Bref, la SEAL nous plonge dans un agréable cocon. Attention, même si le constructeur se définit comme access premium, il reste encore quelques plastiques durs, notamment dans les bas de portes. La SEAL affiche également de bons rangements et une belle habitabilité arrière. Notons toutefois que son coffre affiche une contenance limitée de 402 litres. Un peu léger pour une berline de ce gabarit. Les sacs de golf resteront au garage ! Heureusement, on peut ranger les différents câbles dans le coffre avant à la capacité de 93 litres. 

Des places arrières généreuses à bord de la BYD SEAL.

All inclusive on a dit !

Inutile de faire un trop long paragraphe sur les équipements : c’est simple, il y a tout ! Deux chargeurs à induction, Apple CarPlay (mais pas sans fil…) et AndroidAuto, des sièges électriques, chauffants et ventilés (à l’avant)… Et un système audio Dynaudio de qualité ! La définition des écrans est excellente. Et la rapidité plutôt bonne. Aucun bug n’a été constaté durant l’essai. Il reste encore, selon moi, à peaufiner l’ergonomie de l’écran central. A date, l’interface n’est pas toujours simple et intuitive. On s’y habituera peut-être à l’usage, mais BYD annonce toutefois des mises à jour à venir. La SEAL fait le plein de technologie en série, c’est appréciable.

Vision 360° et caméras de qualité sur la BYD SEAL.

Sur la route : routière efficace

Place maintenant à la conduite. Cette version se veut époustouflante. Bi-moteur de 390kw, quatre roues motrices, 0 à 100 km/h en 3,8s… Il y a de quoi ! Une donnée étonnante que la SEAL affiche d’ailleurs fièrement sur sa malle arrière, voilà qui est plutôt rare de nos jours.

Pour bénéficier de tout cela, il faut choisir le mode sport, qui durcit également la direction. Notons toutefois que la SEAL nécessite un petit temps d’adaptation quand on sort d’une Model 3 Dual Motor ou d’un autre VE. Et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, car pour accélérer fort et profiter de toute la puissance, il faut appuyer assez fort sur la pédale d’accélérateur. Et qu’elle affiche un freinage régénératif proche du néant ! En effet, lorsqu’on lève la pédale, pas de freinage appuyé comme n’importe quel autre modèle électrique. Dans les deux cas, l’explication est à chercher… du côté des conducteurs chinois. En effet, Son HJIOJOJO, Responsable Produits de BYD France, nous explique que les chinois n’apprécient guère d’être plaqués à leurs sièges en accélérant ou en levant le pied ! La voiture a donc été configurée en ce sens. Mais le constructeur assure que ces deux éléments peuvent être modifiés simplement via des réglages software. Autrement dit : les voitures livrées en Europe proposeront plus de sensations ! 

Dynamique : oui. Sportive : non.

La BYD SEAL n’est toutefois pas une sportive à proprement parlé. Car si on accélère le rythme, le poids de l’auto devient plus perceptible. A la manière d’une Model 3 dual motor, la SEAL n’est pas une berline sportive. On prend ainsi du plaisir à son volant, mais il manque, comme souvent avec les véhicules électriques, ce “je ne sais quoi”. La SEAL marque toutefois des points face à sa concurrente américaine sur le plan du confort. Insonorisation soignée, suspensions prévenantes, accélérations douce… la SEAL est une routière dynamique et efficace ! Mais la Model 3 mise à jour a également fortement progressé sur ces points.

Cette BYD SEAL est donc agréable à conduire. La tenue de route est précise, le châssis parait sain et la voiture collée à la route. Chose plutôt agréable : on ne sent pas trop les plus de 2 tonnes pourtant affichées sur la balance. La Blade Battery, technologie exclusive BYD, n’y est sans doute pas étrangère. Cette batterie est directement intégrée au châssis du véhicule, permettant une répartition de la masse idéale. La direction est précise, mais elle manque un peu de consistance à mon goût. Le contrôle de traction iTAC, là encore une technologie BYD, empêche toute perte de motricité, avec une répartition efficace entre les 4 roues. Attention toutefois aux erreurs de traduction 😉

Conduite trop assistée 🏁

La SEAL embarque bien entendu toutes les aides à la conduite, qui sont – ou vont être  – pour la plupart, obligatoires en Europe. Le régulateur de vitesse adaptatif est bien calibré. Par contre, l’aide au maintien dans la voie et le détecteur de fatigue sont très sensibles. Au point qu’on les désactive très vite. Agaçant – mais là encore obligatoire en Europe – ces aides sont à désactiver à chaque démarrage. Et le menu qui les gère n’est pas vraiment intuitif. BYD nous a annoncé améliorer cela prochainement avec l’apparition de la configuration de profils conducteurs. Ainsi, la voiture pourra retenir les paramètres du profil configuré. Bon point ! L’aide au maintien de voie devrait aussi bénéficier prochainement d’un nouveau calibrage. Là encore, vive les mises à jour “Over The Air” ! Même en prenant livraison maintenant d’une SEAL, vous pourrez en profiter.

Dans les gadgets amusants de la BYD SEAL, la possibilité de se chronométrer… comme sur les sportives!

BYD SEAL Excellence-AWD : Y a t il mieux pour 49 990€ ?

La réponse est : probablement NON.
Certes, cette BYD SEAL n’est pas parfaite. Son temps de recharge rapide est inférieur à ce qui se fait de mieux, chez Tesla ou Kia. Elle pourrait faire mieux côté autonomie. Son coffre n’est pas très généreux. Elle distille un plaisir de conduire somme toute assez quelconque malgré ses 530 cheveux. Et elle n’offre pas de toit ouvrant (les meilleurs savent 😉).

Essai BYD SEAL sur la route des vins.

Mais quelle berline est à son niveau, pour 49 990€ ? Il n’y en a pas beaucoup. Toutefois, il ne faut pas mettre de côté la Tesla Model 3 Dual Motor Grande Autonomie qui coûte seulement 1000€ de plus avec une autonomie supérieure. Certes,  elle est moins puissante, moins bien équipée, et finie. Mais elle a fortement progressé, son infotainment est bien au-dessus de la BYD, tout comme, pour le moment, l’expérience à bord qu’elle procure.
La BYD SEAL est moins chère qu’une Peugeot 508 GT hybride rechargeable de 180 ch qui semble à des années lumière ! Avec cette SEAL, BYD marque de nombreux points. Le constructeur propose une belle berline dynamique, confortable, bien finie, suréquipée (un terme marketing qui ici est réellement bien approprié, ce qui est trop rarement le cas). Mieux, il rassure avec une garantie de 6 ans et 150 000 km (8 ans et 200 000 km pour la batterie), un réseau de distribution qui s’appuie sur des grands noms de l’automobile (SIPA, Maurin, Kroely,…) et 5 étoiles aux crash-tests. Oui, la Tesla Model 3 peut craindre cette BYD SEAL. Mais elle n’est sûrement pas la seule. Et la déferlante BYD ne fait… que commencer ! 

Essai BYD SEAL sur la route des vins.

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