Renault en F1 : une grande joie et des doutes…

Carlos Ghosn a un mérite : il change d’avis facilement. Après s’être convaincu qu’il n’était pas nécessaire que Renault soit en F1 ou sinon motoriste, le voilà convaincu qu’il lui faut maintenant une écurie en son nom propre pour émerger sur le plan international, “améliorer et booster l’image de marque” et bien entendu développer des parts de marché dans les pays émergents. Passionné de F1 en général et de Renault en particulier, je ne peux que m’en réjouir, même si je suis déçu que ce revirement n’arrive qu’aujourd’hui. La compétition était ouverte ces dernières années et Renault aurait pu tirer son épingle du jeu. Car malheureusement, à part les aficionados, qui se souvient des titres décrochés par Renault en tant que simple motoriste de Red Bull ?

RENAULT f1 2

Donc bref, tout le monde est content.. mais dans cette histoire, il y a quand même deux trois trucs qui me chiffonnent.
D’une part, lors de la conférence de presse qui a eu lieu à Guyancourt début février, les dirigeants de la marque ont très peu parlé de….sport. Alors oui, on a bien compris : le Brésil, la Chine, l’image de marque, le marketing, le business,  les parts de marché etc mais le sport dans tout ça ? Certains diront qu’il est peut-être un peu trop tôt pour en parler, que rien ne sert d’afficher ses ambitions alors que l’on débute à peine l’aventure. Personnellement, je pense que quand on s’appelle Renault, quand on a une histoire de 40 ans en F1 avec de nombreux titres de champion du monde à la clé et des aventures mythiques, on explique un peu ce qu’on vient faire là dedans et pas seulement avec “l’espoir de réaliser des podiums d’ici 3 ans”. Quoi ????? Des podiums d’ici 3 ans ! Mais Carlos Ghosn aura déjà changé d’avis d’ici là !!!

Deuxième étonnement, et il va de pair avec le premier : le choix des pilotes. Je n’ai absolument rien contre le Danois Kevin Magnussen et le Britannique Jolyon Palmer. Le premier a fait 20 grand prix, une saison complète seulement chez Mc Laren avec seulement 1 podium  et s’est fait virer l’année suivante alors qu’il était devenu troisième pilote. Le second était troisième pilote chez Lotus, il est donc promu.  Mais je pense que  ses deux fils d’anciens pilotes qui vont naturellement assumer une certaine pression pour le retour de la marque en F1, ne “collent pas” -si je peux me permettre l’expression- avec la légende Renault dans cette discipline.
Alors je sais bien que pour avoir un baquet en F1 c’est très compliqué : soit on met une fortune pour avoir l’un des cadors du paddock, soit on prend quelqu’un qui monnaie sa place, mais permettez moi d’être étonné du choix quand on sait que Renault va mettre 300 millions d’euros par an dans cette histoire.
Par ailleurs, puisqu’on cause marketing, je ne comprends pas bien non plus le choix de ces pilotes européens sur cette dimension. Il n’y a pas de pilotes dans les pays émergents ? Et quitte à prendre des européens, pourquoi pas un français afin de mobiliser aussi le réseau et les collaborateurs et de créer déjà dans son pays d’origine un sentiment de fierté et d’adhésion?

Ce sont des choix étonnants qui masquent peut-être quelque chose : une surprise de dernière minute? Ou une forme d’appréhension à entamer cette nouvelle aventure ?
Quoi qu’il en soit, les voitures noires et jaunes vont être très attendues mi mars en Australie et leurs premiers virages très surveillés. je sais que mon coeur battra en souvenir des Jabouille, Arnoux, Prost et bien entendu Fernando Alonso .. dont le nom circulait en fin d’année dans les couloirs du constructeur après l’annonce du rachat de Lotus. L’histoire serait si belle. Après 115 années de compétition sportive au plus haut niveau comme nous le rappelle ce magnifique clip, on se prend à rêver !

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