Essai Skoda Octavia RS : Comment s’imposer… sans en rajouter.

Le constructeur tchèque Skoda est réputé pour fabriquer des voitures sérieuses à la philosophie “Simply Clever”. Entendez par là que chaque véhicule propose des astuces destinées à vous faciliter la vie. Mais Skoda sait aussi se dévergonder. Les Octavia 1 puis 2 ont ainsi connu des déclinaisons sportives RS qui ont, chacune, remporté un franc succès. Ce qui a conduit le constructeur à proposer une déclinaison sportive RS de son Octavia nouvelle génération, sortie l’an passé. Alors que Skoda fête cette année les 40 ans de la griffe RS dans sa gamme, j’ai voulu essayer la nouvelle mouture de l’Octavia RS afin de savoir si ce sigle sur la berline tchèque était vraiment signe de sportivité ou seulement une appellation galvaudée par le marketing.  Le verdict. 

Comme quoi, on peut s’imposer sans en rajouter…

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De moins en moins timide dans sa communication, le constructeur tchèque n’a pas hésité à mettre en scène son Octavia RS, y compris en France. Le spot, diffusé en avril/mai, était une adaptation d’une publicité anglaise qui a fait un joli buzz sur le web. Dans ce film, on découvre une Octavia RS qui évolue dans un monde où tout est démesuré. Tout ou presque, car la berline circule normalement et s’est juste dotée de quelques attributs esthétiques RS. Pourtant, c’est bien elle qui attire tous les regards! Parfait argument alors pour Skoda qui s’adresse directement aux clients et prospects avec la phrase choc “Comme quoi, on peut s’imposer sans en rajouter“… Et il est vrai qu’elle en impose pas mal, tout comme cette publicité très réussie, comme souvent pour les pubs Skoda en provenance du Royaume-Uni!

Une Octavia en tenue de sport…

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La nouvelle Octavia RS reprend les recettes des précédentes générations. Le constructeur ne bouscule pas la ligne classique et élégante de sa familiale, mais l’agrémente de quelques artifices esthétiques afin de la rendre immédiatement reconnaissable. Notre Octavia RS d’essai se dote d’une inédite peinture métallisée Gris Perle magnifique. Une sorte de gris souris avec des reflets qui fait tourner les regards sur son passage tant cette couleur étonne sans choquer la rétine comme un jaune ou un rouge. L’Octavia RS est aussi dotée d’un parte-choc inédit ménageant de plus grandes ouvertures avec des grillages en nid d’abeille.

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A l’arrière aussi, le pare-choc –surligné de rouge– est spécifique avec deux sorties d’échappement trapézoïdales placés aux deux extrémités alors que le hayon arrière est surmonté d’un aileron. Mention spéciale pour les jolies jantes de 18 pouces Gemini bi-ton et les étriers de frein rouges du plus bel effet tout comme le “black pack” qui s’applique aux rétroviseurs, à la calandre et au contour des vitres et crée une belle harmonie avec le toit ouvrant panoramique. Bref, à l’extérieur, l’Octavia affirme son tempérament sportif sans tomber dans le m’as-tu. C’est plutôt réussi et donne envie d’ouvrir la porte…

Familiale ou sportive? Plus besoin de choisir!

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A l’intérieur, l’Octavia RS a tous les attributs de la familiale spacieuse et confortable qui a également enfilé sa tenue de sport. Mais la marque tchèque a soigné les détails pour plonger le conducteur et ses passagers dans une atmosphère dynamique. A l’avant, conducteur et passager ont droit à des sièges baquets très enveloppants et qui maintiennent parfaitement en virage. Quelques artifices sont également là pour marquer le territoire RS même si les modifications face à une Octavia classiques sont tenues. On constatera un volant trois branches avec un léger méplat qui reprend le sigle RS ou encore des applications en plastique imitant le carbone.

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Pour le reste, on retrouve toutes les qualités de l’Octavia : une finition de qualité avec de nombreux plastiques moussés, une excellente habitabilité, un coffre gigantesque, de nombreux rangements et toujours les astuces Simply Clever qui vous facilitent la vie.

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Notre berline d’essai fait le plein d’équipements car l’Octavia RS peut se doter de tout le raffinement moderne. En démarrant la voiture –par bouton, vous êtes dispensé de la clé-, on découvre alors la sonorité du moteur diesel TDi de 184 ch. Un moteur plutôt discret et les ingénieurs Skoda, pour renforcer la sonorité et vous plonger dans l’ambiance sportive, ont doté le véhicule d’un amplificateur de son qui prend place sous le capot, à la base du pare-brise. Une réussite qui permettra à ceux qui pensent encore que le diesel n’est pas suffisamment noble pour être sportif  que voilà un agréable compromis. Bien calé dans mon siège, sono haut de gamme Canton et toit ouvrant panoramique ouvert, il est temps de prendre la piste… pardon la route!

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Sportive du quotidien!

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L’Octavia RS aura été ma compagne pendant près d’une semaine. Autant vous dire, j’ai ainsi pu l’emmener sur des parcours très variés. Le premier : l’autoroute. Et comme en France on ne peut pas dépasser les 130km/h, c’est l’occasion de tester le régulateur de vitesse adaptatif de l’Octavia. Un système qui adapte la vitesse de la voiture sur celle qui vous précède, selon les paramétrages indiqués par le conducteur. C’est plutôt efficace même si, pour le coup, c’est le réglage dans l’ordinateur de bord que je n’ai pas trouvé très intuitif. On s’y fait, mais on a vu mieux. Ce passage sur autoroute permet aussi de constater le confort de suspension et le relatif silence du véhicule sur ce type de parcours. C’est aussi l’occasion de tester les accélérations au péage… et se rassurer en constatant que l’Octavia RS, même TDi, a du répondant! On en profite aussi pour découvrir le RS mode.

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Car l’Octavia vous permet de configurer plusieurs caractéristiques via le grand écran central. En mode éco ou normal, elle reste l’Octavia berline que l’on connait avec juste un moteur plus puissant. Mais si l’on enclenche le mode sport, la direction se durcit, le bruit du moteur s’amplifie tandis que la pédale d’accélérateur se veut plus réactive et que le régime moteur se tient “prêt” à chanter dans les tours! L’excellente boite automatiques DSG se montre aussi plus réactive… de quoi quitter l’autoroute pour s’aventurer sur des routes en lacets afin de tester un peu le potentiel châssis et le couple moteur/boite!

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Reposant sur la moderne plate-forme MQB, l’Octavia n’a plus rien à voir avec ses aînés. Fini le côté “pompage” de suspension des deux premières générations. Si la tenue de route n’a jamais appelé la moindre critique, elle ne faisait pas preuve d’un grand dynamisme. Mais ça, c’était avant! Les progrès réalisés par le groupe VW sont bien visibles et l’Octavia RS s’affirme. Sportive oblige, la suspension est plus ferme ce qui efface toute prise de roulis. Le comportement routier se montre très prévenant et la voiture n’est jamais prise en défaut. Même en conduite soutenue dans un enchainement de lacets, la voiture passe sans broncher et ne fait même pas appel à ses aides électroniques. Autre point positif, l’excellente précision de la direction, incisive et qui offre un réel ressenti de la route tandis qu’elle se durcit parfaitement en conduite dynamique sans devenir lourde comme c’est parfois le cas sur les berlines de cette puissance.

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Après quelques jours de test, il devenait bien difficile de trouver des défauts à cette Octavia RS. C’est lors d’un ultime essai routier sur une route privée que j’ai pu trouver quelques critiques. Le bloc diesel pèse sur le train avant et, à forte sollicitation, la voiture perd fortement de sa motricité. Certes, le différentiel électronique XDS corrige en partie le problème mais il intervient un peu tard. Autre petit grief, une trop grande réactivité de la boite DSG en conduite vraiment sportive. Entendez dans le cas présent qu’elle engage le rapport supérieur de manière parfois trop anticipée, nuisant aux sensations mais surtout aux performances car le moteur n’est pas alors dans le bon régime et la voiture, en cote par exemple, relancera avec un temps d’arrêt.

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Berline? Ok. Sportive? Ok. Diesel? Ok, si ça permet de moins consommer…

Oui et non! L’Octavia RS TDi consomme bien entendu plus que le diesel de la berline familiale de monsieur Tout le Monde, c’est à dire une Octavia TDi classique… Logique me direz-vous, on a quand même 184 ch sous le capot, et parfois l’impression d’en avoir un peu plus. Mais en conduite normalisée, ce TDi 184 est très civilisé dépassant de peu les 6l/100 km. Une bonne valeur, proche de celle annoncée par Skoda. Bien entendu, dès lors que votre conduite est dynamique, la consommation monte mais ne s’envole pas de manière inquiétante.

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Le verdict :

Alors ce sigle RS? Appellation marketing galvaudée ou vraie sportivité? Dans le cas présent, l’élégante et agréable Octavia se métamorphose bien en une vraie berline sportive en adoptant ce logo sur sa malle de coffre et sa calandre. Mieux, Skoda réussit à conserver tous les atouts qui font le succès de l’Octavia 3ème génération en lui donnant plus de piquant. Finalement, on se dit que la signature de communication est plutôt bien trouvée car cette Octavia RS en impose sans donner l’impression de version dans le trop ou le m’as-tu vu. Si vous recherchez une voiture performante, agréable à conduire comme à vivre au quotidien et plutôt réussie esthétiquement, l’Octavia RS doit occuper une bonne place sur votre shopping list, notamment dans cette version TDi. Démarrant à 30 630€, vous trouverez difficilement une berline aussi plaisante dans cette gamme de prix. Bien entendu, pour ceux qui recherchent la sportivité exacerbée et les hautes performances, l’Octavia RS paraitra un peu timide. De mon côté, j’ai eu un peu de mal à en rendre les clés tant la voiture est homogène et cette griffe RS donne à Skoda le petit soupçon de personnalité qu’il peut parfois manquer aux autos tchèques. 

Les + : esthétique sportive mais sobre, agrément moteur/boite, performances, habitabilité/coffre, polyvalence, sobriété, confort de suspension.

Les – : personnalisation habitacle pas assez poussée, motricité parfois défaillante, amplificateur de bruit non paramétrable.

Modèle essayé : Skoda Octavia RS TDi berline DSG avec options (pack voyage, black pack, Kessy, régulateur adaptatif, radars avants et arrières, …) : 37 965€.

Remerciements à Xavier Benoit et Clément Lefèvre pour le prêt ainsi qu’à l’équipe du parc presse pour sa disponibilité.

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